Wilhelm De Almeida Luciana

Wilhelm De Almeida Luciana

Équipe ETAP

Thèse soutenue le 06.03.2024

 

Sujet : "Caractérisation en milieu méditerranéen de réponses hydrique et carbonée de nouvelles variétés de vigne résistantes aux maladies fongiques"

Résumé :

L'augmentation de la demande en eau causée par le changement climatique dans certaines régions affecte toutes les cultures, altérant potentiellement le rendement et la composition des fruits. Les cultures fruitières pérennes sont confrontées à la fois à des fluctuations à court terme et à des effets cumulés à long terme du déficit hydrique (DH). Comprendre les effets saisonniers et pluriannuels du DH sur la production et la composition des fruits est un défi, mais c'est essentiel. En raison de la nécessité de réduire l'empreinte des pesticides en viticulture, de nombreux programmes de sélection proposent de nouveaux hybrides interspécifiques de Vitis qui, contrairement à V. vinifera L., sont tolérants à une série de maladies fongiques. Cependant, dans la plupart des programmes de sélection, la réponse au DH des génotypes de vigne n’est pas prise en compte. Dans ce contexte, l'objectif de ce travail était de caractériser le comportement d'un nouveau panel de génotypes tolérants aux maladies fongiques dans des conditions de DH. Le comportement de 6 génotypes issus du programme de sélection de INRAE comparé à celui de V. vinifera Syrah comme témoin, a été évalué dans deux contextes expérimentaux différents, dans les conditions au champ et sur plantes en pot dans une plateforme de phénotypage. Les objectifs étaient de caractériser leur efficience d’utilisation en eau (WUE), identifier les stratégies adoptées par les génotypes pour faire face au cumul de DH, comprendre les arbitrages d'allocation du C au sein des métabolites des baies, et explorer si le trait LowSugarBerry (LSB) pouvait fournir un avantage sous DH. Les principaux résultats de ce travail montrent que: Tous les génotypes améliorent leur WUE au niveau de la feuille et de la plante sous DH par rapport aux plantes bien irriguées, les génotypes G14 et 3176N se distinguant par une efficacité d'utilisation de l'eau plus élevée que celle de la Syrah. Les génotypes adoptent des stratégies d’acclimatation différentes pour faire face au DH, mais conservent un classement assez stable d'une année sur l'autre en ce qui concerne l'équilibre fruit-feuille et les concentrations en sucre soluble (SS) dans les raisins. Sur cette base, les génotypes peuvent être divisés en trois groupes, en tenant compte à la fois des niveaux et de la stabilité dans le temps de quatre paramètres majeurs d'équilibre et de production des plantes (rendement par plante, rapports fruits-feuilles, concentrations de SS et rapport acides organiques/SS dans les baies). En général, les génotypes 3176N, Syrah et G14 ont montré une production plus élevée et un rapport feuille-fruit plus équilibré que les variétés Floreal et 3159B. Au-delà des variations de SS associées au caractère LSB, ce paramètre est stable pour l’ensemble des génotypes quelque soit le régime hydrique et les conditions expérimentales. Le DH augmente systématiquement la concentration en acide tartrique chez tous les génotypes alors que la consommation de malate varie selon le génotype (Artaban montrant les consommations les plus élevées). L'accumulation de précurseurs de thiols et des anthocyanes est également variable entre les génotypes, le 3176N se distinguant par des niveaux élevés pour les deux paramètres. Les génotypes LSB n'ont pas montré de stratégie particulière de réponse au DH par rapport aux génotypes à teneur normale en sucre. Cependant, pour bien comprendre si un découplage de la demande en eau/C dans les fruits de ces génotypes peut conférer un avantage vis-a-vis au DH, il est important de normaliser les plantes en fonction du rendement en poids frais et de biomasse (à demande en eau et C équivalent, respectivement). Enfin, après avoir analysé et comparé les variables dans deux conditions expérimentales différentes, nous avons identifié un certain groupe de variables (ex: gs) qui ont permis de catégoriser les génotypes dans des conditions de forte DH, et la réponse au DH du niveau de l'organe au niveau de la plante.

Mots clés : variétés résistantes, sécheresse, changement climatique, viticulture

Projet : Resit'eau

Encadrement : Laurent Torregrosa (directeur de thèse)

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Date de modification : 06 mars 2024 | Date de création : 26 novembre 2020 | Rédaction : Aurélien Ausset